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Résultat du prix des jeunes auteurices 2023
Le Prix des jeunes auteurices organisé chaque année par la revue Sociologie du travail encourage de jeunes auteurs et autrices à valoriser un travail de recherche et à se confronter aux normes académiques en s’appropriant les codes de l’écriture scientifique et en jouant le jeu de l’évaluation par les pair·es.
Cette année, cinq candidatures recevables nous sont parvenues, qui ont été évaluées à l’aveugle par un jury présidé par Geneviève Pruvost et composé de six collègues : trois membres du comité de rédaction — Caroline Datchary, Olivier Pilmis et Laure Pitti — et trois collègues extérieur·es au comité — Pierre Blavier, Annie Lamanthe et Vianney Schlegel.
Chaque membre du jury a évalué l’ensemble des articles et transmis son évaluation à la présidente. Les évaluations ont été compilées, ce qui a servi de base à une discussion collective au terme de laquelle un classement final a été établi. Malgré le petit nombre d’articles soumis, cette édition du prix était d’une très bonne tenue. C’est ainsi que le jury a décidé d’attribuer trois prix cette année, dont deux ex-aequo.
Le premier prix est attribué à Charlotte Glinel, en thèse à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) sous la direction de Sylvain Brunier et Jean-Noël Jouzel (Centre de sociologie des organisations), pour son article intitulé « Marteler à coups de peinture. Une analyse des mutations du travail forestier public ». L’article porte sur l’activité dite de « martelage » des agents forestiers de l’État, visant à indiquer les arbres à abattre, et analyse les dynamiques en cours dans la foresterie publique française, en pleine recomposition du fait d’enjeux à la fois climatiques, économiques et managériaux. Il repose sur une enquête de terrain auprès des agents forestiers, à la fois par observations sur le terrain et par entretiens. Il s’inscrit dans une sociologie du travail écologique qui s’attache à mettre en évidence « la nécessité d’une analyse conjointe de la domination de la nature et des travailleurs et travailleuses ».
Un second prix ex-aequo est attribué à Théo Boulakia, en thèse à l’École normale supérieure (ENS) sous la direction de Florence Weber (Centre Maurice Halbwachs), pour son article intitulé « L’attachement au travail. Éleveuses et éleveurs de vaches laitières ». L’article porte sur l’attachement au travail, en particulier sur son ambivalence que l’auteur étudie chez les éleveuses et éleveurs bovins qui sont de puissants révélateurs des tensions entre attachement volontaire et attachement contraint. La santé au travail et l’endettement constituent deux problématiques à travers lesquelles l’auteur peut observer comment ces éleveurs et éleveuses se trouvent à la fois empêché·es et contraint·es de poursuivre leur activité, et mettre en évidence trois dimensions de l’attachement : l’amour du métier, l’absence de répit et les obstacles à la fuite. L’article s’appuie sur une enquête ethnographique participative engagée depuis 2021 dans cinq familles d’éleveurs et éleveuses de deux départements de l’ouest de la France.
Un second prix ex-aequo est également attribué à Noémie Morize, en thèse à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) sous la direction de Patrick Castel (Centre de sociologie des organisations) et de Cécile Fournier (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), pour son article intitulé « Les bons comptes ne font pas l’égalité. Le partage des rémunérations en Maison de santé ». L’article a pour objet les Maisons de santé pluri-professionnelles (MSP), une nouvelle modalité d’organisation des soins. Lancées en 2007 pour inciter les jeunes professionnel·les à s’installer dans les zones rurales, les MSP regroupent plusieurs corps du travail médical en promouvant un fonctionnement collégial. En s’intéressant à cette nouvelle dynamique professionnelle sous l’angle de la façon dont y sont utilisés les financements dédiés, l’article interroge la capacité de ces structures à modifier les hiérarchies professionnelles et les inégalités de genre. Il repose sur des observations de réunions de travail au niveau ministériel et sur une enquête monographique longitudinale (2019-2023) dans trois MSP.
Ces trois articles sont publiés dans le numéro du printemps 2024 de Sociologie du travail, et l’auteurice d’un quatrième article a été invité·e à soumettre à la revue une version retravaillée de son article, qui sera évaluée selon la procédure habituelle des articles varia.
Nous encourageons vivement les doctorant·es et jeunes chercheureuses à présenter leur candidature pour la prochaine édition du prix (2024), avec une échéance fixée au 30 septembre, comme chaque année.