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Résultat du Prix du jeune auteur 2020
Le Prix du jeune auteur organisé chaque année par la revue Sociologie du travail encourage de jeunes auteurs et autrices à valoriser un travail de recherche et à se confronter aux normes académiques en s’appropriant les codes de l’écriture scientifique et en jouant le jeu de l’évaluation par les pairs.
Nous avons reçu douze propositions cette année, qui ont été évaluées à l’aveugle par un jury coordonné par Laure de Verdalle et composé de six collègues : trois membres du comité de rédaction — Laure Bereni, Léa Lima et Thierry Pillon — et trois collègues extérieur·es au comité — Caroline Datchary, Olivier Pilmis et Jean-Marc Weller.
La sélection s’est faite en deux tours. Cinq articles ont été retenus au second tour, à l’issue duquel trois prix sont attribués. Les autrices des deux autres articles présents au second tour ont pour leur part été invitées à soumettre au comité de rédaction une version retravaillée de leurs textes, en vue d’une publication en varia.
Le premier prix est décerné à Beatrice Zani, autrice d’une thèse soutenue en 2019 à l’Université Lumière Lyon 2 sous la direction conjointe de Laurence Roulleau-Berger (Triangle) et de Hsin-Huang Michael Hsiao (Institute of Sociology, Academia Sinica). Dans son article intitulé « Pattes de poulet, colis cachés, entrepreneuses connectées. Migration et travail digital entre Chine et Taïwan », Beatrice Zani entend mettre en relation les parcours migratoires de femmes chinoises entre la Chine du centre, les grandes villes côtières et Taïwan, et leur activité commerciale via l’utilisation des technologies numériques. L’article s’appuie sur une longue enquête ethnographique en Chine et à Taïwan qui a permis à l’autrice d’enquêter dans les lieux d’activité de ces femmes et de suivre leurs échanges sur les réseaux.
Deux prix ex-æquo sont ensuite attribués à Lucas Puygrenier et à Vianney Schlegel.
Lucas Puygrenier, actuellement en thèse à Sciences Po Paris sous la direction de Béatrice Hibou (CERI), a soumis un article intitulé « Un salariat au-delà du marché de l’emploi : le travail migrant ou le travail illibéral à l’île Maurice », dans lequel il propose une analyse du salariat étranger tournant à l’île Maurice. L’article analyse les spécificités de l’emploi migrant sur l’île, mais cherche également à comprendre les significations sociales que recouvre le travail migrant pour différentes catégories d’acteurs. L’auteur mobilise et discute la notion de travail « illibéral » pour rendre compte de l’économie morale du travail migrant.
Vianney Schlegel, auteur d’une thèse soutenue en 2019 à l’Université de Lille sous la direction de Bernadette Tillard (CLERSÉ), reçoit le second prix ex-æquo pour un article intitulé « Du social au sanitaire, et inversement ? La prise en charge pluridisciplinaire des personnes sans domicile ». L’auteur y interroge les dispositifs de prise en charge des personnes sans abri, et notamment la manière dont cette prise en charge convoque plusieurs disciplines ou spécialités. Il montre comment cette question est cadrée comme une question médicale et comment cette médicalisation s’accommode de l’intervention de professionnels du travail social, dans un contexte qui s’apparente à celui d’une délégation. Il questionne la notion de juridiction professionnelle et le brouillage des frontières entre personnel médical, personnel paramédical et travailleurs sociaux. La thèse de l’auteur est que la « reconfiguration » de la division du travail permet l’émergence d’une culture, de ressources, de connaissances et de pratiques partagées.
Ces trois articles seront publiés dans Sociologie du travail, vol. 63, n° 3, à paraître en septembre. L’appel à candidatures pour l’édition 2021 du prix est consultable sur ce site :
https://www.sociologiedutravail.org/spip.php?article164.